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Carnier de misère
Installation, Galerie Jean-Louis Mandon, Lyon

2016, acrylique sur sac en toile
2 m x 1,25 m

 




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2016, Carnier de misère

Ils l’appelèrent Der des Ders, la dernière des dernières, ils y crurent. Ils se trompèrent.
Le monde n’a jamais connu autant de conflits armés.
Ce travail est dédié aux hommes qui, aujourd’hui encore, vivent sous le poids des bombes.
Marcelle Benhamou, juin 2016

*Et puis, en 1914, après un demi-siècle de paix, que savaient de la guerre les grandes masses ? Elles ne la connaissaient pas. Elle restait une légende et c’est justement cet éloignement qui l’avait faite héroïque et romantique. On la voyait toujours dans la perspective des livres et des lectures scolaires et des tableaux des musées : d’éblouissantes attaques de cavaliers en uniformes resplendissants; la balle mortelle frappait toujours en plein coeur ; toute la campagne était une foudroyante marche à la victoire : “Nous serons de retour à la maison pour Noël”, criaient à leur mère, en riant, les recrues de 1914. Qui au village ou à la ville, se souvenait encore de la “véritable” guerre ? Tout au plus quelques vieillards qui, en 1866, avaient combattu contre les Prussiens... et que cette guerre avait été rapide et lointaine, qu’il s’y était versé peu de sang ! Une campagne de trois semaines. Une rapide excursion en pays romantique, une aventure sauvage et virile... C’est dans ces couleurs que la guerre se peignait en 1914 dans l’imagination de l’homme du peuple.*
Stefan Zweig, Le monde d’hier, 1944